• 15 conseils pour donner aux enfants une image positive du corps

    Me revoilà avec une petite traduction. L’original est (mais je l’ai d’abord lu ici). [note : je traduis fat-shaming par « discrimination envers les gros » mais j’ai hésité avec « moqueries envers les gros » ou encore « l’humiliation des gros »…]

     

    « Les enfants potelés ne survivront pas à leurs parents. Les gros enfants deviennent de gros adultes. Ce ne sont pas mes gros os qui m’ont rendu comme cela ; ce sont les « big meals ». Il a les yeux de son père, son rire et peut-être même son diabète. »

     

    J’aimerais pouvoir dire que j’ai conçu les images ci-dessus pour mettre en évidence la grossophobie et la manière dont les enfants sont traités quant ils ne correspondent pas à la taille idéale promue dans la société. Peut-être que j’aurais rassemblé ces images en pensant que le CHOC de voir des enfants aiderait les personnes à comprendre comment les adultes peuvent se sentir face aux discriminations envers les gros.

    Hélas, en vérité, un groupe en Georgie a produit ces affiches pour tenter de mettre fin à l’obésité enfantine. Apparemment, ils pensent que l’humiliation est une bonne manière de motiver les enfants à manger plus sainement et à faire du sport. Clairement, ils sont également sous l’emprise de l’illusion que la corpulence peut magiquement vous renseigner sur la santé d’une personne.

    J’ai juste envie de vomir quand, à une époque où les campagnes anti-brimades se développent, des enfants, maigres ou gros, doivent voir ces messages haineux et erronés dans leurs villes. De nombreux autres bloggers ont écrit sur la fausseté de cette propagande. (J’aime celui-ci : qu’est-ce qui cloche avec les discriminations anti-gros ?). 

     

    J’aimerais plutôt revisiter l’un de mes précédents posts où j’évoquais comment les discriminations envers les gros et la fausse idée que corpulence=santé blesse chacun-e : maigre ou gros. Ces affiches ne contribuent pas seulement à faire des enfants en surpoids la cible de la haine mais elles persuadent aussi les enfants qu’être gros est la pire chose qui puisse arriver. D’où pensez-vous que viennent les troubles du comportement alimentaire ? Une haine de soi et une peur si forte au point que des jeunes s’affament, vomissent, font du sport à outrance, prennent des médicaments dangereux, autrement dit, se tuent lentement, telles sont les racines des troubles du comportement alimentaire.

     

    Quand nous disons « gros = mauvais », nous distillons une telle peur. Et ça marche. Rappelez-vous cette étude montrant que 81% des enfants de 10 ans ont peur d’être gros ? Quel impact pensez-vous que ces affiches auront sur ces chiffres.

    Il n’est pas trop tard. En tant que parent, nous avons une influence importante sur la manière dont nos enfants grandissent, leur relation à leur corps et de leur relation avec la nourriture. Ce que nous disons ou ne disons pas a un énorme impact.

     

    1. N’utilisez jamais le mot « gros » de manière péjorative. Évitez les médias qui le font.
    2. Ne sous-entendez jamais qu’on ne peut pas faire quelque chose ou porter un vêtement de par sa corpulence. (« Oh, pas avec ces cuisses ! »)
    3. Ne jamais complimenter les autres en se basant sur leur corpulence (combien de fois « tu as l’air si mince » est considéré comme le compliment ultime ?)
    4. Remarquez la beauté de la diversité – chez les personnes et dans la nature – nourrissez l’idée que la beauté est dans la diversité. J’aime dire « que serait le monde si toutes les fleurs étaient pareilles ? »
    5. Évitez de faire une activité physique pour perdre du poids ou selon ce que vous venez de manger (« je vais courir pour perdre ce gâteau »). L’activité physique devrait être source de joie.
    6. N’étiquetez pas la nourriture comme « bonne » ou « mauvaise ».
    7. Proposez une nourriture variée et des petits plaisirs. Manger devrait être source de joie.
    8. Ne forcez pas vos enfants à manger s’ils n’ont pas faim. Le refrain « finis ton dîner » devrait être rayé du lexique d’une maman [et d’un papa !]. Il vaut mieux qu’ils se fient à leur corps plutôt que se sentir coupable à propos de gaspillage alimentaire.
    9. Ne refusez pas de la nourriture à vos enfants s’ils disent qu’ils ont faim. C’est là un autre domaine dans lequel nous ignorons souvent les opinions et sensations des enfants. Envisagez positivement votre garde-manger en y prévoyant des aliments variés et sains dans lesquels vos enfants peuvent piocher quand ils veulent.
    10. Ne commentez jamais la quantité de nourriture (trop ou trop peu) que vos enfants mangent.
    11. N’utilisez jamais la nourriture comme récompense, incitant ou punition ! (C’est là un des sujets où l’on voit un certain nombre d’abus !)
    12. Préservez vos enfants des médias diffusant une image négative du corps – résiliez votre abonnement aux magasines féminins, ne regardez pas « The Biggest Loser » ou « Toddler and Tiaras » (ciblés sur l’apparence), et tout programme de variété promouvant l’apparence comme route vers le bonheur.
    13. Evitez de parler de la nourriture selon ses caractéristiques nutritionnelles – disséquant la nourriture en graisses, carbones, calories et autres aspects propres à susciter l’obsession et la comptabilité (point difficile depuis que c’est enseigné à l’école).
    14. Encouragez les aspects de l’estime de soi qui ne sont pas basés sur l’apparence – la spiritualité, les valeurs, l’empathie, l’effort…
    15. Faites du bénévolat ! C’est beaucoup plus difficile de penser à quelque chose d’aussi superficiel que la corpulence si on est confronté aux situations réellement critiques.

     


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  • Commentaires

    1
    aude
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 16:30

    Bonjour


    Je suis presque d'accord sur tout mais j'ai du mal avec la 8 et la 9


    Ne forcez pas vos enfants à manger s’ils n’ont pas faim. Le refrain « finis ton dîner » devrait être rayé du lexique d’une maman [et d’un papa !]. Il vaut mieux qu’ils se fient à leur corps plutôt que se sentir coupable à propos de gaspillage alimentaire.


    Ma fille (6ans) ne finissait plus son diner en nous disant :" je garde une place pour le dessert..."  mais elle cachait aussi des gateaux dans sa chambre...


    Ne refusez pas de la nourriture à vos enfants s’ils disent qu’ils ont faim. C’est là un autre domaine dans lequel nous ignorons souvent les opinions et sensations des enfants. Envisagez positivement votre garde-manger en y prévoyant des aliments variés et sains dans lesquels vos enfants peuvent piocher quand ils veulent.


    Souvent entre les repas, ils ont faim pour des gateaux mais si on leur propose un fruit ou du pain là ils ont moins faim. Les faire patienter jusqu'au repas suivant permet de s'assurer qu'ils mangeront avec meilleur appétit.


    Après tout dépend peut-être des enfants?


     


    Merci pour vos partages et discussion

    2
    Vendredi 23 Janvier 2015 à 17:12

    Merci pour votre réaction :-).

    Je comprends très bien que vous soyez dubitative sur ces 2 points. Je pense que de toute façon, chaque enfant est singulier, et chaque parent s'adapte en fonction.

    Pour l'idée de "finir son assiette", je suis partagée... on peut contrer la stratégie "je ne finis pas mon assiette pour avoir le dessert" en distinguant faim et envie ou  bien aliments "nécessaires" et aliments "superflus" (mais quand même bons :-)). Mais le risque c'est que l'enfant finisse son assiette ET prenne le dessert bien qu'il n'ait plus faim, autrement dit se force à manger plus que nécessaire.

    Cela dit, si le dessert est "sain" - pourquoi pas ? je veux dire : ok l'enfant ne finit pas ses haricots mais il mange un yaourt au soja (les 2 sont des légumineuses!), est-ce vraiment un problème ?

    Pour ce qui est du garde-manger, personnellement, j'y mettrais des fruits secs qui permettent de caler les petites faims (je suis de toute façon réticente à la nourriture industrielle - qui à manger des biscuits, je les préfère "faits maison"). Du coup, s'ils ne mangent pas leur petits pois au repas, ce n'est si grave.

    Ce sont des sujets sur lesquels je suis moi-même en recherche... Disons que j'observe que ma soeur a toujours été dans un rapport plus spontané à la nourriture (et donc oui, bonbons, biscuits, tout ça, tout ça), tandis que mon adolescence a été ballotée entre privations, régime, et boulimie. Ma soeur est mince, moi pas. Alors je ne dis pas que manger des bonbons ça rend mince. Mais ce qui est sûr c'est qu'avoir un rapport conflictuel à la nourriture, c'est néfaste, pour le corps et le psychisme. (Si votre enfant cache des gateaux, je suppose qu'elle est déjà dans une angoisse par rapport à la nourriture...?)

    Dans ce sens, j'aime beaucoup l'approche de Guylaine Guévremont https://www.youtube.com/user/GuylaineGuevremont .

    A la différence de l'article que j'ai traduit, et du point de vue de Guylaine, je distingue quand même des aliments "bons" et des aliments "une fois de temps en temps et certainement pas stockés chez moi", mais non pas selon un critère calorique, gras ou sucré... mais selon des critères éthiques.

    Dans le rayon, j'ai aussi beaucoup aimé le dernier article d'Antigone XXI : http://antigonexxi.com/2015/01/22/nouveau-vegetarien-pourquoi-jai-tout-le-temps-faim/

    C'est dans une optique végétarienne, mais il me semble que tout le monde peut y trouver des infos intéressantes.

     

    3
    Samedi 24 Janvier 2015 à 14:07
    Emilie

    Je découvre avec grand intérêt ta critique de cette démarche publicitaire effarante... "Deviens mince, sinon tu ne seras pas aimé" ...C'est particulièrement horrible et effarant de voir ce culte du corps s'insinuer dans les esprits dès le plus jeune âge.


    Tes conseils sont avisés, et je rejoins ton avis à propos du dessert: si l'on offre des desserts nutritionnellement intéressant, cela peut compenser un repas dédaigner ! Un enfant qui n'aime pas un légume et demande à avoir un fruit à la fin du repas, ça me semble acceptable ;-) idem avec les légumineuses, si le plat en contient de façon trop visible - et le dessert de façon cachée- je ne dirais pas non pour le dessert !


     

    4
    Samedi 24 Janvier 2015 à 17:51

    Merci pour ta réaction :-).

    D'abord, je vais rendre à César ce qui lui appartient : je ne fais que traduire l'article, je n'en suis pas l'auteure. Ceci dit, j'adhère pleinement tant aux conseils qu'à la critique de cette horrible propagande - qui hélas explicite juste un message ambiant très présent (par ex : "Oh tu as maigris!" n'est jamais un constat neutre, c'est sur le mode des "félicitations", etc. etc.) .

    Pour moi, les deux idées-clefs sont : la beauté est dans la diversité et tourner son regard vers d'autres aspects de la personne que son physique.

    [Par exemple, je suis toujours atterrée de voir comme les propos sur les politiques sont souvent orientés sur leur physique (Hollande "gros", Sarko "petit"...) plutôt que sur ... leur action politique! C'est tellement banal qu'on n'y prête plus attention. Si les enfants se moquent d'autres enfants "différents", c'est souvent parce qu'ils voient les adultes le faire...]

    Bref, il y a beaucoup de choses à transformer dans les mentalités... transmettre aux enfants l'acceptation de son corps et de celui des autres, ça me semble un bon programme :-).

     

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